Chansons Tristes
« Avec le temps, même les chansons les plus marrantes finissent par nous faire pleurer. Les chansons tristes ont un autre destin, celui de nous faire sourire, ou dans le meilleur des cas, de nous faire plier en quatre. Autant préparer le terrain, avec calme et détermination et plaçons notre confiance en Charlier, les générations qui le suivent lui seront reconnaissantes. Ce sacré farceur, d’une pierre deux coups, conjure la sinistrose et se sent moins seul au coeur de la poésie dont il est le reflet. »
Dorothée Marrow, 1987
Face B
Face A
« Musique Regressive » – Face A – 1984. Jacques Charlier et Henri Dalem

Photo : Dominique Fraiquin
« L’appellation « Musique Regressive » est bien sûr plus ironique que théorique et s’oppose aussi bien au courant dit rétro que progressiste, le premier étant spécialisé dans le rempaillage et la nécrophagie, le second asservi à la technologie, ses chambres à écho et ses ordinateurs. A l’écart du chaos simulé et des pseudo-luttes de générations par le goût, voici un pan entier de musique neutre, décalée, impersonnelle car purement résiduaire. Elle risque de toucher plus le coeur que l’esprit dans un monde où la boite à rythmes a définitivement remplacé le balancier des horloges de nos arrières-grand-mères. En divulguant sa mémoire musicale sans pudeur, Charlier ne joue pas les rétros, bien au contraire, il insiste plutôt sur le caractère irréversible des époques et des goûts. En les compressant, en les résumant des ses cocktails mélodiques en sirop léger, il nous rappelle que les tubes et les rengaines constituent la musique du film de notre vie. On n’oublie jamais leurs refrains scellés sur les lèvres du temps, eux seuls empêchent un peu nos rêves de mourir. «
Dorothée Marrow, 1984
Face A
Face B