LETTRE A UN AMATEUR D’ART ACTUEL.
Le monde est bon,tout le monde il est gentil…
©Jean Yanne.
Les spéculateurs peuvent se réjouir. Contrairement aux années soixante, durant lesquelles l’artiste décrétait naïvement ce qui était de l’art, au mépris du pouvoir institutionnel et marchand, on assiste aujourd’hui à un processus inverse. C’est l’artiste qui répond désormais à l’offre et la demande des commanditaires ou fixe les règles de son propre marché. L’avant-garde instrumentalisée est devenue la norme et fait désormais partie des montages financiers et des placements à court et à long terme. Super produit de luxe valorisant, à l’usage des banques, des entreprises puissantes et des grandes marques, elle permet d’afficher des façades respectables, sur fond de « suppléments d’âme ».
Malgré le cataclysme du 11 septembre, le marché new-yorkais et londonien s’est emballé de plus belle, boosté par les salles de ventes de prestige, les galeries leaders et leurs poulains surévalués.
Une poignée de grands collectionneurs et d’artistes participent de près à cette envolée. Tout en raréfiant le hit-parade des élus, ils overdosent les prix et construisent une histoire de l’art sur mesure à coup d’éditions de luxe. Le but étant de créer un climat de légitimité naturelle du marché global, évitant toute erreur de jugement à l’encontre de la liste d’attente des exclus qui se pressent au portillon.
Dans cette optique de vue, fini l’artiste maudit, une œuvre n’existe que si elle est acquise, ou reconnue en bourse. Or cette reconnaissance dépend en grande partie de la médiatisation. Pour ce faire, on formate sa diffusion à coups de scoops racoleurs pour journaux télévisés ou supplément culture des grands quotidiens. Lesquels relaient gratuitement les derniers avatars artistiques, au même titre que les faits divers people.
Hier, cette pratique était rare et stigmatisante, mais aujourd’hui elle commente constamment l’ensemble du marché à grande visibilité. C’est ainsi que le modèle avant-gardiste est devenu ces dernières années l’épicentre du marché dominant. Appuyé par les institutions, il intègre paradoxalement le pouvoir économique et politique avec une marginalité parfaitement domestiquée.
Ces considérations n’ont ni la prétention, ni l’intention de remédier moralement à cette situation, mais plutôt d’éclairer quelque peu de manière amusante et large, le nouvel amateur hésitant, ou le collectionneur en herbe.
Espérons qu’elles puissent lui éviter provisoirement, les égratignures des barbelés de premières lignes dressés par les a priori répandus dans ce qu’on appelle abusivement, le monde de l’art.
FOR THE LOVE OF ART.
Avertissement
Les noms d’artistes, galeristes, collectionneurs, commissaires d’expo, critiques, écrivains, sont cités à titre d’exemples et n’ont rien de discriminatoire. Une grande quantité d’absents importants pourrait y figurer.
L’argent n’amoche pas tout, mais il y contribue.
Sergio Bonati.
Même si ça ne se voit pas trop, la cinquantaine vous est tombée dessus sans prévenir et vous marquez le coup. Un rien vous ferait basculer dans le Botox, l’alcool et les implants capillaires.
Vous gagnez très bien votre vie, mais la passion vous a quitté. Pour vous les poteries Ming, les fusils de chasse, les timbres rares, les écuries de chevaux et les hectares de vignobles, ne sont que signes avant-coureurs de sénilité précoce.
Quand vous jetez un regard désenchanté sur vos vitrines de voitures miniatures, vos masques africains et les étagères de la collection de parfums de votre troisième épouse, vous éprouvez un angoissant sentiment de vide.
Dans votre immense living, les huit Marilyn coincées au dessus du divan renforcent la désuétude de la lytho d’Alechinsky, des photos de famille et de la croûte abstraite, qui tentent vainement de décorer les autres murs. La grande affiche de Folon sous verre accrochée dans l’ombre de votre corridor, à côté du portemanteau art-déco, accentue la honte qui vous accable et nourrit votre mauvaise humeur.
Cette soudaine lucidité, qui n’est en fait qu’un leurre, vous a envahit brutalement, en rentrant d’un vernissage où des copains vous avaient entraînés, après un repas d’affaire bien arrosé.
Vous y avez rencontré des gens de votre âge habillés de noir, mal rasés, tignasse poivre et sel en bataille. Des joyeux drilles respirant un mode de vie, situé à des années lumières de votre Rotary de province.
Stupéfait, vous avez épié leurs va-et-vient enthousiastes devant des oeuvres que vous osiez à peine regarder. Ils vous ont entretenu de leurs prochaines virées. Demain l’Espagne, après demain l’Italie, plus tard à New York, Pékin ou Dubaï. Ils ont cité des kyrielles de noms d’artistes, de galeristes et de musées qui vous sont parfaitement inconnus.
Bref, un monde très différent de celui des 18 trous du golf que vous fréquentez, avec lassitude, chaque samedi, depuis trente ans.
Voilà enfin un terrain de rencontre qui permettrait de fuir sans remords votre entourage habituel s’excitant autour de barbecues interminables, en vous gonflant avec d’éternels projets de vacances, des pannes de bateaux et des conflits professionnels.
Mais rompre le cercle d’intimes familiers pour rejoindre le monde de l’art n’est pas une mince affaire et génère bien des anxiétés. Plonger ailleurs sans préliminaires serait irresponsable. Nous vous conseillons donc, d’y aller par paliers. Ce qui n’empêche pas la détermination.
Ces quelques règles d’approche vous permettront d’éviter les pièges tendus par des arnaqueurs qui du moins pour l’instant, vous repèrent de loin au premier coup d’oeil.
Attention, plus question ici d’évoquer le bon et le mauvais goût, le beau, le laid, le juste prix, l’histoire de l’art, mais le bling-bling, le business, le snobisme et le féroce désir de distinction sociale cher à Bourdieu. Parfois de temps à autre l’art…
Etape N°1.
Rejoindre un groupe d’Art-Tourisme. Ils sont nombreux. Choisir le plus dynamique, pour vous dégrossir et vous mettre à l’aise. N’ayez aucun complexe vis-à-vis des membres. Ils sont comme vous, ils meublent leurs loisirs. Dans les cercles d’art, on tente laborieusement de se distinguer des goûts culturels de la classe moyenne. Cela vous coûtera quelques posters, catalogues, et multiples à bas prix.
Rapprochez-vous des meneurs et des rares petits collectionneurs. C’est en les suivant dans les foires que vous allez apprendre à reconnaître le terrain.
(Bâle, ADAA, FIAC, Miami, Armory show, Shanghai, Madrid, Chicago, Zurich, Abri, Bologne, Berlin, Brussels, Maastricht, Cologne, Singapour) . Ils vous freineront dans vos élans et vous empêcheront de succomber aux coups de foudre coûteux et sans lendemain.
Ces fructueuses escapades vous aideront à distinguer rapidement les différents moyens d’expression et les situer dans le temps. D’apprendre à ne plus éclater de rire devant des monochromes ou des tableaux lardés de coups de cutter.
Ménagez-vous des moments libres, en léchant les vitrines des villes avec votre épouse, afin de progressivement l’adapter à cette nouvelle vie itinérante.
Etape N° 2.
Achetez des bouquins de vulgarisation édités par Benedikt Taschen (lui-même collectionneur). Ils permettent en peu de temps de reconnaître les têtes de pont de base et les modes passées (Abstraction, surréalisme, dadaïsme, nouveau réalisme, Pop, hyperréalisme, Minimalisme, art conceptuel, transavantgarde, arte povera, néogéo, simulationnisme etc.…).
Lors des visites de stands de foire, habituez-vous à demander les tarifs, en évitant les moues, les grimaces et les onomatopées du genre : « Oh Lala ! Dommage, ce n’est pas dans mes possibilités ! ». Restez impassible et décontracté. Si on vous aborde, feignez cyniquement de prêter bonne attention. Il y va du moral du galeriste, qui doit trimer dur pour payer la location de son emplacement. Sachez couper court, emporter sa carte de visite en promettant de réfléchir. Vous vous en débarrasserez dans la prochaine poubelle.
Un grand principe: Dès que vous avez envie d’acheter la moindre chose, notez en soigneusement le prix, mais abstenez-vous! Il s’agit d’abord de vous habituer à résister. Vous ne serez fin prêt que dans trois ans.
En attendant, rongez votre frein en changeant de mobilier, en achetant de nouveaux matelas. En planchant avec votre femme sur une nouvelle cuisine équipée, en aménageant votre pelouse.
Emballez sans remords tout ce qui se trouve au mur dans du plastic bulle et stockez-le dans la cave. Faites repeindre la maison ou l’appartement dans des tons neutres et classiques. Vous ressentirez vite un profond soulagement et un formidable sentiment de satisfaction dans ce cadre provisoirement monacal. Il va falloir maintenant composer avec cette absence de décor qui vous situait socialement. Ce sentiment de vide va agacer la famille, vos proches, invoquez avec humour que vous avez décidé de changer de vie.
Si vous êtes francophone, inscrivez-vous à des cours accélérés d’anglais, de néerlandais, d’allemand. Ainsi qu’à un cours d’histoire d’art ancien et contemporain, le soir, une fois par semaine dans une académie. C’est indispensable à votre préparation.
Si les murs vides sont vraiment trop lourds à supporter, épinglez-y quelques posters provenant des musées que vous allez visiter et prenez votre mal en patience. Cette traversée du désert vous sera profitable. Autour de vous, on va se poser de multiples questions. Restez léger et drôle et n’assommez pas votre épouse avec vos projets, comblez-la plutôt de cadeaux. Bouche cousue surtout avec vos collègues de travail, cela risquerait de tout foutre en l’air. Sachez que, quoique vous fassiez, on se moquera de votre nouvelle passion. Il sera encore temps de trouver des parades à la raillerie et la jalousie quand vous commencerez votre collection. En attendant, Silence! Il y va de votre santé morale et psychologique.
Etape n° 3.
Après avoir suivi aveuglément ces recommandations, vous commencez à vous sentir à l’étroit avec vos compagnons d’Art-Tourisme. Vos connaissances vous donnent l’occasion de vous mêler à des conversations plus pointues. Approchez les responsables de centres d’art, des librairies des musées. Trop heureux de rencontrer un interlocuteur valable, ils vous guideront dans les méandres de la surproduction des magazines et revues en tout genre. Vous vous abonnerez à Art Forum, Art in América, Frieze, Flash Art, Parkett Art, Art Newspaper, Flux news, Art Press, Kunst Forum.
Vous vous familiarisez avec cette boulimie informative qui rythme les tendances et les variations de saisons. Vous appréciez combien l’art est volatile et combien la publicité prend d’importance par rapport aux articles de fond, pratiquement inexistants. Vous êtes de mieux en mieux formé pour décoder et analyser les fluctuations de la mode. La vitesse à laquelle les noms apparaissent et disparaissent de la scène, et la prédominance répétitive des noms les plus cotés (avec prix à l’appui). Cette discipline va non seulement aiguiser votre sens critique, mais vous éviter d’être ridiculisé. Mémorisez donc au moins une image dans votre tête rappelant les artistes suivants : Hirst, Koons, Barney, les Chapman, Alÿs, Basquiat, Sherman, Kippenberger, Rauch, Mueck, Prince, Gober, Wool, Murakami, Tracey Emin, Peyton, Gursky, Tuymans, Jeremy Deller, Cattelan, Starling, Currin, Mueck, Mc Carty, Franz West, Serrano, Tellez, Mastrovito, Tony Oursler, Kapoor, Ai Weiwei, Doig. Ce pseudo hit-parade dominant sera votre pense-bête de conversation de table et de vernissage. Contentez-vous de savoir décrire superficiellement et en deux mots l’œuvre et relier votre propos à une anecdote amusante sur l’endroit où vous l’avez vue. L’adresse d’un bon restaurant, les personnes rencontrées, la température, la hauteur des cimaises, le site historique situé à dix minutes qu’il faut absolument voir une fois dans sa vie etc. C’est le plus important. N’abordez jamais des problèmes de fond, de forme et de contenu idéologique. Restez très généraliste, sauf en fin de soirée, dans les cénacles que vous voulez épater.
Etape N° 4.
Après ces trois années décisives d’études, de retenue et d’austérité, le principal est acquis. Votre femme trouve plus passionnant de vous suivre à Venise, Kassel, Luxembourg, Séville, Istanbul, Shanghai, Berlin, Turin, Sydney, Moscou, Taipei, Sarjah., Guangzhou, Las Vegas, Dubaï, Prague, La Havane, que de se vieillir la peau sur la Riviera ou en Toscane.
Elle s’intéresse même aux œuvres de Rebecca Horn, d’Hanne Darboven, d’Eva Hesse, de Louise Bourgeois, Vanessa Beecroft,Laurie Anderson, Jenny Holzer, Barbara Kruger, Sherrie Levine, Agnès Martin,Tracey Moffatt, Elaine Sturtevant, Kiki Smith, Cindy Sherman, Carolee Schneemann. Mais elle avoue que sa préférence actuelle va encore malgré tout vers Frida Kahlo, Tamara de Lempika, Louise Nevelson et Georgia O’ Keeffe. C’est bon signe et c’est la meilleure chose qui pouvait vous arriver. Vous n’êtes plus seul, vous avez une alliée, alors ne l’encombrez surtout pas avec vos considérations et vos doutes.
Ne pavoisez pas, restez modeste car le plus dur reste à faire.
Vous avez pris votre mal en patience et vos posters du Moma commencent à jaunir. L’important est d’avoir compris que la plupart des gens que vous avez rencontrés durant deux ans sont pétris de certitude et croient savoir. Vous êtes à même de mesurer l’ampleur de leurs contradictions et leur faculté de pouvoir changer d’avis, selon la renommée de leur interlocuteur.
Grâce au tissu relationnel que vous avez patiemment acquis, Les collectionneurs que vous approchez ne sont plus de la race des vieux gamins au catogan gris et filasse ou des nouveaux riches, auxquels s’accrochent des gonzesses reliftées couvertes de bijoux. Vous visitez maintenant des collections discrètes, où on retrouve de la vraie came du premier marché des sixties-seventies. Vous découvrez des pièces jamais vues de Carl Andre, Walter de Maria, Judd, Art and Language, Weiner, Wilson, Lewitt, Buren , Toroni, Cadere, Ryman, Mc Cracken, Tony Smith, Heizer, Oppenheim, Holt, Fulton, Turrell, Matta-Clark, Dan Graham, Downsbrough, Kosuth, Long, Haacke, Turrell, les Becher, Stella, Barry. Dans une autre, on vous dévoile de vieux caissons de Robert Morris, des jamais vus de Smithson, Ronald Bladen, Grovesnor, Bontecou, Kaprow.
Vous découvrez le groupe Gutaï, des vieilles pièces du groupe Zéro, des Johns, Rauschenberg, Lichtenstein, Rosenquist, Segal, Ruscha, Thiebaut, Warhol, Wesselmann, de première main. Des Hains, Dufrène, Arman, Christo, Villeglé, Rotella, Deschamps, Spoerri, Ben, Filliou, Broodthaers, Klein, Raysse, Tinguely, dudébut du début.
Ces chocs forgent la maturité de votre jugement.Vous réalisez ce qu’il faut voir et assimiler absolument, avant de vous lancer stupidement dans la mêlée. Comment ne pas se laisser berner par les gesticulations médiatiques des seconds couteaux actuels, les arguments fallacieux, si on n’a pas approché les œuvres franciscaines de Paolini, Merz, Zorio, Anselmo, Prini, Pascali, Boetti, Pistoletto, Kounellis, Fabro, Penone, et Gino De Dominicis ?
Comment évaluer l’origine des milliers de remakes désamorcés et esthétisants, qui saturent un marché obèse, où règne la confusion la plus totale. Tout comme dans la musique d’ambiance, on repique, on recycle, on sample ce que l’histoire feint d’oublier, puisqu’il est de bon ton de la nier. « Toute œuvre d’art qui peut être comprise est le produit d’un journaliste » disait Tristan Tzara. L’adage est plus que jamais vrai. Eux aussi aujourd’hui sont des milliers à apprendre les tics et les tocs du métalangage primaire qui sert de mode d’emploi de l’œuvre qui vient de sortir.
Sans le baratin d’accompagnement, pas moyen de légitimer sa valeur. Qu’elle soit grotesque, grimaçante, scatologique ou sirupeuse, il faut bien lui pondre une posologie d’approche. La langue anglaise et la langue de bois sont naturellement de rigueur. Surtout pour séduire la nouvelle clientèle russe, arabe, grecque et chinoise.
Etape N°5.
C’est laid, c’est con, c’est cher, tout le monde peut le faire,
c’est de l’avant-garde !
Vous pouvez maintenant tester votre capital connaissances dans les fins de repas mondaines et coincées, où se retrouvent des galeristes importants, des artistes souffreteux, des commissaires d’expos aigris, des conseillers d’entreprise incultes, des sponsors éméchés. Ils ne vous impressionnent plus, vous connaissez par cœur les grandes lignes de la collection des catalogues de chez Christie’s, Sotheby et Philippe de Pury. (Vous les avez achetés d’occasion et ensuite classés par année dans vos toilettes). Vous les laissez venir avec leurs ragots à bout de souffle. Rien qu’à citer quelques prix, voyez comme leurs regards brillent, avec quelle vitesse les anecdotes rabâchées fusent. Ce Pollock adjugé 11 millions est- il plus moche que le Warhol à 17 millions ? Le Johns parti pour 18 millions n’est-il pas meilleur que ce Rothko parti en Inde pour 40 millions de dollars ? Et cet aquarium de Hirst rempli de formaldéhyde, dans lequel trempe un pauvre requin découpé en rondelles, pour 8,3 millions de dollars. Comment a-t-on réussi à colmater les fuites ? Vous sauriez vivre avec une tête de mort sur votre table de nuit, en sachant que diamants compris, elle vaut 75 millions d’euros ?
Laissez les pérorer, ils ont chacun une anecdote autour de Peter Brand, Friedrich Christian Flick Don et Mera Rubbel, Jean Pigozzi, Madonna, Ulli Sigg, Dakis Jouanou, Eli Broad, Ignacio Liprandi,Alain Servais, François Pinault, Saatchi, Francesca Von Hasbourg, Bernard Arnault, Pierre Hubert, Claude Berry, David Geffen, Bernardo Paz, Cheik khalifa Bin Zayed Al Nahyan,Guy Ullens, Axel Vervoordt, Hans Rasmus Astrup, et bien d’autres.
Etape N° 6
Un principe à ne jamais perdre de vue dans le monde de l’art, c’est la susceptibilité maladive ambiante, due à une prétention démesurée. Malgré des apparences de désinvolture et de fantaisie, n’oubliez jamais qu’il s’agit d’une arène internationale où se déroulent des règlements de compte de quelques-uns
dont le jugement est suivit aveuglément par les autres. N’allez donc surtout pas imaginer que ces gens d’apparence originale et décontractée, sont des petits rigolos marginaux, qui ne pensent qu’à lever les filles et boire des coups.
Dans les coulisses, au contraire, on fourbit des armes, on imagine des stratégies, des moyens infaillibles pour canaliser les courants du marché, canaliser une dernière mode en réhabilitant une vieille. On prépare des recettes pour faire grimper les cotes, manœuvrer les salles de vente à coups de millions de dollars. On lance des rumeurs, des faux bruits, on intrigue, on échange, on partage, on s’arrange entre soi.
Des associations d’obédiences diverses se constituent en groupe de pression favorisant des segments précis, avec des appuis politiques, religieux, sexuels, raciaux. On crée des alliances pour lancer des opérations. Relancer un artiste oublié trop longtemps dans la soute, mettre un autre au placard en le liquidant à bas prix ou en le rangeant à fond de réserve.
On vous rabâche avec les artistes qui décollent, mais jamais de ceux qui disparaissent, qui sont hélas les plus nombreux. On choisit le bon moment pour ressusciter un mouvement dont on n’osait même plus parler (op’Art, happening, groupe Zéro, Systemic painting, Primary structures, Land art, Body Art, etc.). En ce qui concerne l’arrière-plan du système, les analyses de Hans Haacke, Frazer et Michael Ascher apportent un éclairage intéressant, loin des strass et des pantalonnades mondaines.
En fait, dans le monde de l’art, il ne se déroule rien de bien différent des autres activités humaines. On y rencontre autant de salauds que de gens adorables. N’oublions pas non plus, qu’il s’agit d’une religion molle aux multiples chapelles, avec ses intégristes, ses missionnaires, ses curés, papes et évêques, ses bigots, ses pèlerinages, ses offices (de plus en plus de vernissages ont lieu le dimanche matin). On y béatifie, on y excommunie non plus au nom de Dieu, mais au nom de l’Art.
L’avant-gardisme, fait claquer les talons en saluant l’étendard de la nouveauté, mais n’arrête pas de repasser les plats. Bougereau, Meissonnier, Cabanel, Gleyre, Carolus-Duran, sont-ils moins fréquentables que la défunte transavangarde.
Deïneka, Guerassimov, Khmelko, Plastov, Moravov, Ioblonskaïa, Kotov, Ioganson, Saliger, en quoi seraient-ils moins purs, que les ténors de la scandalite, des installationnistes forains, des performeurs de salon, dont on nous rabat les oreilles .
Du haut d’un perchoir, là où la pudeur n’est plus de mise, on compare sans complexe les nouveaux pompiers aux grands maître de la renaissance, on les met à Versailles, au Louvre, preuve qu’on a complètement perdu la boule. La théologie du relativisme esthétique, le culte de l’objet trouvé, la pratique du second et énième degré, la passion pour le kitsch, la philosophie ésotérique, la littérature bas de gamme, le fétichisme truqué, font partie du nouveau catéchisme des loisirs culturaux.
Certains thèmes abordés sont devenus clichés obsessionnels : la merde, le sperme, le porno chic, le cochon dans tous ses états, les corps écorchés, les amas de déchets et de brocante, les nounours, les têtes de mort, les visages d’ados agrandis, les baskets, le matériel sanitaire, les appareils ménagers, etc.
En bref, tout un déploiement au service du marketing de la transgression bien tempérée. Ce modernisme à la demande, a le mérite parfois, d’être distrayant,
au même titre que les décors et accessoires des film gore.
Etape N°7.
La plupart des marchands, courtiers, conseillers et consultants de tout poil ont intérêt à arborer une façade honnête, car les réputations se font et se défont au moindre ragot. Ce qui n’empêche pas ce milieu d’être encombré d’incultes et de pseudo experts, comme l’est d’ailleurs le marché de l’antiquité et de la brocante.
Il y a donc un certain pourcentage de faux bien trafiqués qui circulent dans l’indifférence totale. Avec le temps, s’ils ne sont pas dépistés, ils finissent par acquérir leurs lettres de noblesse. Certains trafics de faux classiques, un peu trop visibles et caricaturaux ont été révélés (faux Dali, Warhol, Lam, Picasso, Kandinsky, Fontana, Léger, Miro, Klein, César). Les vrais faux sont ailleurs, habilement masqués.
A l’intérieur du second marché, on compte bon nombre de petites oeuvres refaites, remaniées, fractionnées, sous le couvert de certificats de complaisance avec la complicité de l’artiste ou de sa famille, réintroduites allègrement dans le marché. Le dépistage final est évidemment plus difficile, pour ne pas dire impossible.
- Il est donc important de connaître le pedigree complet de ce que vous convoitez, pour éviter les surprises. Etudiez de près l’origine de ce qui vous est présenté, et ne vous fiez, ni à la renommée de l’artiste, ni à celle du galeriste. Face aux meilleures assurances du monde, à ceux qui se targuent d’avoir repéré la meilleure pièce du génie émergent ou confirmé, réservez toujours une part de doute.
- Ne concluez jamais un marché sur un coup de tête. Prenez le temps de la réflexion, surtout si on vous dit qu’il y a un autre client sur le coup. Allez faire un tour dehors, prendre l’air dix minutes. Si le désir subsiste, à vos risques et péril. Le nombre d’intermédiaires et de gens qui s’occupent d’art est devenu affolant, car il s’agit d’un statut valorisant, qui permet les pires impostures.
- Dans cette armée mexicaine en pleine expansion, c’est dingue le nombre de glandeurs qui se disent connaisseurs et conseillers diplômés, garants du label de la qualité absolue des meilleures écoles privées. Leur connaissance en l’art est faite, dans le meilleur des cas, d’une accumulation de lieux communs glanés au fil des stages, dans les galeries, musées et institutions. Leur carnet d’adresses et de recommandations, principal outil de travail, est recopié sur celui de leur tuteur, parrain ou protecteur principal.
- Vaste univers consanguin, truffé de snobs, de fils et de filles à papa, d’épouses que l’on occupe, de bluffeurs, d’universitaires désoeuvrés, de créatures politiques, de mythomanes, mais aussi fort heureusement, de gens sérieux, besogneux et souvent déprimés par l’ignorance et le matuvuisme dominant.
- Tout ce petit monde est intimement persuadé de détenir la martingale du bon goût et du chic antibourgeois. En somme d’appartenir au bon camp, les autres étant les ennemis, les primates ringards, les bobos en retard d’une guerre. C’est évidemment plus gratifiant que de se savoir être, le rouage anonyme d’un pouvoir sectaire et feutré, qui tire parti de votre soumission à un diktat esthétique. Diktat qui sera mis à mal par les générations qui suivent, à la mesure de sa prétention à faire l’histoire.
Etape N°8.
Que de chemin parcouru au cours de ces trois petites années de préparation ardue. Un simple regard en arrière, vous permet d’évaluer les risques que vous auriez pris en investissant au feeling, en pataugeant dans la semoule de ceux qui naguère vous impressionnaient.
Vous avez bien sûr quelques regrets. Vous avez raté çà et là des occasions du second marché. Ici un dessin de David Salle fin de série, là un Schnabel surévalué, un Penone pas terrible, un lot soldé comprenant des oeuvrettes de Flanagan, Lavier, Boltansky, Messagier, une jolie assiette de Keith Haring ou de Sol Lewitt fin de série.
On vous a proposé des Clemente, Chia, Cucchi, Paladino. Des anciens «sauvages » : Salomé, Immendorff, Penck, Lüpperz, Bazelitz, à des prix cassés, cela vous a laissé indifférent. Pas de quoi en faire un fromage. Les murs de votre living sont intacts, vos nouveaux meubles vous ravissent, vous avez des albums de souvenirs inoubliables. Votre épouse est toujours là, votre compte en banque est intact et en Europe, vous n’avez pas joué en bourse. En un mot, vous l’avez échappé belle.
C’est ici que nous allons devoir nous quitter, c’est l’heure d’oublier la feuille de route et de vous lancer dans l’aventure. Vous êtes armé pour emprunter des voies qui n’ont peut-être rien à voir avec ce que vous avez laborieusement analysé. Vous allez recommencer à zéro pour partir à la découverte de ce qui entre en profonde relation avec vous-même.
C’est là que vous rencontrerez le plus d’opposition avec ceux que vous fréquentez depuis tout un temps. Ici plus de problème de peinture à plat, en relief, réaliste, monochrome, d’objets trouvés ou non, d’installation, de hit-parade ou de programmation. Ce que vous allez vous approprier fera corps avec vos incertitudes.
Vous savez maintenant, que les foires, les pèlerinages, l’écumage des galeries et du net, ne valent pas la rencontre avec l’inattendu, loin des feux de la rampe. Vous allez découvrir avec plaisir des artistes, des ateliers et des collections, ignorés par la bulle dominante. Une nouvelle rupture en perspective, mais combien profitable…
Courage ! Celui qui est parti de rien pour n’arriver nulle part, n’a de merci à dire à personne, disait Pierre Dac. Mais peut être aussi, allez vous opter définitivement, pour le jardinage ou la pêche au lancer, allez savoir…
Suggestions pour provoques de table ou faux bruits.
Quelques sujets badins, pour piquer au vif des convives assoupis.
Les artistes vont bientôt considérer les collectionneurs et les salles de vente comme des objets trouvés et les revendre aux musées dont ils auront la direction.
En Hollande, à part Mondrian, Stanley Brouwn est le seul qui ait le sens de la mesure.
Mieux vaut acheter un Ian Wilson plutôt qu’un Serra .
a) Prend moins de place dans la réserve.
b) Reste dans la tête et pas sur l’estomac.
Lancer une pétition démodée sur le net, afin de réhabiliter l’ancien amant de Sophie Calle. Lui manifester avec retard, notre soutien et notre entière compréhension.
En semaine, les biennales et autres Dokumenta, ressemblent à Euro Disney, les jours de pluie, hors saison, quand le personnel est en grève.
Avec la totalité des salaires annuels des directeurs de musées américains, il y aurait moyen d’organiser chaque année, une exposition d’art moderne universelle de grande qualité.
La plupart des photographes vedettes sont des décorateurs de salle d’attente d’aéroport et d’ hôpital dentaire.
Mike Kelley et Buren sont les meilleurs organisateurs d’expos après Harald Szeeman.
Les artistes actuels qu’on invite au Louvre, font une concurrence déloyale aux parcs d’attractions.
Damien Hirst est le meilleur galeriste-artiste-commissaire-priseur du monde.
France 2 ferait bien d’engager Ben pour commenter les documentaires «Chasse et pêche». Il gonflerait l’audience, pourrait dormir le jour et nous foutre la paix, ainsi qu’à Annie.
On doit octroyer à Bernar Venet, le César de la sculpture en France, car il est bien meilleur que César.
Il faudrait offrir d’urgence à Mel Bochner un double décamètre et un boulier compteur, à la mesure de ses ambitions.
Pinoncelli est un des meilleurs artistes français non reconnu par la France.
Il démontré par l’absurde la superstition bigote à l’égard de l’objet trouvé.
Proposer les dégoulinures de Buren de la défunte émission de Laure Adler à Mireille Dumas.
Proposer d’installer une Cloaca à côté d’un restaurant du coeur.
En France, accrocher au mur Soulages, Degottex, Hantaï et Morellet, et inviter Catherine Millet à déjeuner, plutôt que déprimer avec de l’avant-garde soldée.
Avec Monumenta, Kiefer s’est rapproché de Bernard Buffet, en beaucoup plus misérabiliste.
Koons a tout piqué à Rosenquist et Oldenburg pour en faire de l’artisanat techno kitsch façon Warhol.
Robert Garcet est un des plus grands artistes belges méconnus.
Avec un nom comme Marcel Duchamp, un artiste n’aurait aucune chance aujourd’hui. Il devrait s’appeler Marc Eastfield, Bryan Milton ou Tzing Mong Tsu.
Ryman peint en cachette, avec de la couleur noire.
Il faut toujours acheter aux artistes quand ils sont pauvres,
devenus riches, ils vendent aux riches et deviennent cons.
Un grand nombre d’oeuvres actuelles sont des doudous géants
permettant de régresser sans culpabiliser.
Dans une chapelle minimaliste pure et dure, vantez les mérites d’Eric Fischl, Marc Timsey, Chuck Close, Estes, Ralph Going, Lucian Freud, Don Eddy, Pearlstein, Duan Hanson, De Andrea, Cottingham, Morley, Wyeth, Hopper, Sheeler, Magritte. Arme fatale: Marquez votre enthousiasme pour Norman Rockwell.
Dans une secte peinture figurative, soyez un inconditionnel de Dan Graham, Lewitt, Sandback, Huebler, Carl André, Larry Bell, Don Judd, On Kawara, Ryman, Barry, Beuys, Kosuth, Downsbrough, Kounellis, Yves Klein, Weiner, Lamelas, Burgin, Baldessari, Acconci, Gilbert and George.
Dans ces deux cas de figures, vous passez pour un has been. On aura de la compassion à votre égard, et on s’empressera de vous mettre au courant. C’est le moyen amusant d’être informé sur les nouvelles tendances. Faites semblant d’y croire et d’être convaincu.
SUGGESTIONS POUR DISCUSSIONS LOURDES.
Propices à pourrir une soirée ou créer des liens.
uniquement en fin de stage.
L’inculture populaire ( ½ heure)
le mauvais goût bourgeois (2 heures)
la mauvaise foi des critiques ( 10 minutes)
l’incompétence des organisateurs ( 1 heure)
La gratuité des boissons ( ½ heure)
La température des locaux et leur ventilation (10 minutes)
le parisianisme ( 2 heures quart)
le newyorkisme ( 25 minutes)
le berlinisme ( 20 minutes)
le pékinisme ( 1 heure)
le clientèlisme politique ( 2 heures 1/2)
le sponsorisme ( 1 heure 1/4)
le subventionnisme (5 minutes)
La rebellocratie légitimée par le fric ( ½ heure)
Les rapport du marché avec les institutions.( 1 heure)
Les dernières ventes aux enchères (2 heures)
Les conséquences historiques sur l’art de:
La fin de la guerre froide, la chute du mur,
le 11 septembre, les J.O. de Pékin.
les fluctuations boursières
(½ heure chaque thème.)
SUGGESTIONS
DISCUSSIONS LEGERES.
Pour se faire de bons amis.
( durée de conversation illimitée)
Les meilleurs restaurants et hotels durant:
la biennale de Venise, Dubaï, documenta,
La foire de Miami, de Bâle,de Brussel, Berlin,
Maastricht, la FIAC,.
Les soirées parisiennes. Les magasins de New-York,
Londres, Istanbul.
Les bons plans de Shangaï, Pékin,
Hong-Kong, St Pétersbourg.
La gratuité des entrées,Les réductions de groupe
(pour entrées de foire, de musées,de biennale.)
Les repas complets, en groupe dans les restaurants.
COIN LECTURE
Quelques suggestions pour train et avion.
LA PEINTURE MONOCHROME Denys Ryout, Gallimart. ART TOMORROW.
Edward Lucie Smith /Terrail . L’ART D’AUJOURD’HUI Edward Lucie Smith / Phaïdon. LE MARCHE DE L’ART R. Moulin / Flammarion. L’ARTISTE, L’INSTITUTION ET LE MARCHE. R.Moulin / Flammarion. LE DOUBLE JEU DU MARCHE DE L’ART CONTEMPORAIN , Patrick Barrer / Favre. L’ART AVEC PERTE ET PROFIT, Karine Lisbonne,Bernard Zürcher / Flammarion. LE MOT PEINT , Tom Wolfe / Gallimart. COMMENT NEW YORK … Serge Guilbaut / éditions Jacqueline Jambon. L’ACADEMISME ET SES FANTASMES , Michel Thevoz, Ed. de Minuit. CONTRE L’ART ET LES ARTISTES , Jean Gimpel, Seuil. L’ART A PERTE DE VUE, Paul Virilio, Galilée. L’ARTIFICE, Guy Scarpetta, Grasset. EXPOSITIONS POUR WALTER BENJAMIN, Brice Matthieussent. / Fourbis. REPRODUCTIBILITE ET IRREPRODUCTIBILITE DE L’ŒUVRE D’ART, Veronique Goudinoux, Michel Weemans etc..La lettre volée. LA PEINTURE ET LE MAL. Jacques Henric / Grasset. LA PEINTURE ACTUELLE, Michel Ragon Arthème Fayart. L’ELITE ARTISTE , Nathalie Heinich. Gallimart. LA FIN DE LA PEINTURE, Joseph Emile Muller, / Gallimart. QUI MENE LA DANSE, Frances Stonor, Saunders, / Denoel. L’ART CONTEMPORAIN, Catherine Millet, Dominos Flammarion. CHRONIQUE DU NEUTRE ET DE L’AUREOLE, Remi Guidieri, / la différence. IDENTITE ITALIENNE ( depuis 1959) Germano Celant. NEW YORK NEW YORK Germano Celant , Lisa Dennison. / Skira. LA QUERELLE DE L’ART CONTEMPORAIN, Marc Jimenez, / Folliot. L’ART IMPOSSIBLE , Philippe Dagen, / Grasset. LA HAINE DE L’ART, Philippe Dagen, / Grasset. L’ART ET LE POLITIQUE, Jean-Jacques Gleizal, / Puf. ARTISTES SANS ART, Jean Philippe Domecq, / Esprit. PETIT TRAITE D’ART CONTEMPORAIN, Anne Cauquelin, Seuil. L’ART A L’ETAT GAZEUX, Yves Michaud, / Stock. LA CRISE DE L’ART CONTEMPORAIN, Yves Michaud, / Puf. LES ECRITS (en trois volumes) , Daniel Buren ,/ Cap Musée d’art contemporain. REBONDISSEMENTS, Daniel Buren, /Daled et Gevaert. PROPOS DELIBERES, Daniel Buren, Michel Parmentier. / PBA Bruxelles. ARTE POVERA, Giovanni Lista, / 5 continents. L’ART DEPUIS 1960, Michel Archer, / Thames et Hudson. WOMEN ARTISTS, Uta Grosenick, / Taschen. ART AT THE TURN OF MILLENIUM, Uta Grosenick, / Taschen. ART NOX ( 2 volumes), Uta Grosenick, Taschen. L’ART CACHE/Aude de Kerros/Eyrolles. DE LA CULTURE EN AMERIQUE/ Frédéric Martel/ Gallimard. L’ART TOTALITAIRE, Igor Gomolstock, / Carré. L’EFFET BEAUBOURG, Jean Baudrillard./ Galilée. LE COMPLOT DE L’ART. Jean Baudrillard,/ Sens & Tonka. LES MIRAGES DE L’ART CONTEMPORAIN/ Christine Sourgins. POUR L’ART ECLIPSE ET RENOUVEAU / Kostas Mavrakis LIBRE CHANGE,Pierre Bourdieu- Hans Haacke. APOLOGIE DU PLAGIAT. Jean Luc Hennig, / Gallimart. COLLECTIONNER L’ART CONTEMPORAIN. Adam Lindemann, / Taschen. INTELLO ACADEMY. Corine Maier, / Michalon. OU EST PASSE L’ART, Christian Delacampagne, / Panama.
J.Charlier 2009
13 comments
evelyne lenoir
Bonjour,
Bien observé, bien analysé , amusant ,grinçant ,très bien écrit , bonne base de réflexion ,merci pour ce beau texte .
E.L.
léon wuidar
Formidable travail. On peut s’étonner du nombre réduit de réactions. Le texte a-t-il été adressé au monde politique? culturel? etc. Faignent-ils l’ignorance?
léon wuidar
Formidable. Qui réagit? Les responsables culturels? Les commissaires? Les artistes?
Olga Theuriet
Merci pour ce texte. Je l’ai lu entièrement bien que non concernée, étant du même côté que vous de la grande table. Plus petite mais du même côté. Maintenant je vais prendre connaissance du reste de votre propos et m’en réjouis d’avance, permettez.
Philippe Delaite
Super !
Vraiment !
Merci !
Jacques Crahay
Ce n’est ni la première ni la dernière fois que vous me faites rire …
à « rouge-gorge » comme un « enfant du paradis ».
Dérision, bol d’oxygène.
Merci, l’anar.
Non peut être.
mandelbaum arié
trés bien Jacques Charlier,drôle ,et piquant,, il est bon que « les commissaires/curateurs » en prennent connaissance,encore que c’est le pot de terre contre le pot du fric!,dont ils dépendent. a.m.
cARTlotta
Vous m’avez fait rire ! C’est si drôle et si bien vu … merci 😉 Pas facile pourtant d’oser la critique sans faire le lit des détracteurs de l’art contemporain. thks !
Christian Grenier
Tellement vrai ! ! !
Calmets
j’ai adoré ! – merci – je partage malheureusement beaucoup de choses avec ce qui est cité, présenté…
Mais c’était un régal de vous lire !
cordialement
Fred
Serge
Bien senti, ça fait du bien de ne pas se sentir seul dans ce gros merdier. Un conseil cependant que vous auriez pu donner : si vous nourrissez une passion profonde et sincère pour l’art, vivez d’autre chose.
Laurent
Je ne suis pas particulièrement adepte de l’art. Mais il y a des artistes peintres que j’admire beaucoup. Ils sont loin de faire de la peinture abstraite. J’aime les portraits, les peintures qui représentent quelque chose de concret. Par contre, je n’apprécie pas vraiment les peintures qui ressemblent à des gribouillis d’enfant. C’est mon point de vue de consommateur. Je pense que cela peut aider.
Stéphane Aubert
une bonne branlette ,en somme .