L’INSECURITE IDENTITAIRE.Au moment où , par contamination, nos élus s’inquiètent de l’image que nous n’avons pas, il paraît intéressant d’examiner celle qu’il n’ont jamais voulu nous donner. Au fait qui sommes-nous? Des Belges? Des principautaires? Des carolos, des wallons? Des dela communautéfrançaisedebelgique? DesWallagonsBrusseleer? Avec deux capitales, une petite et une grande?
Au fil du temps, on nous a affublé d’appellations aussi burlesques les unes que les autres avec comme réactions de notre part le jem’enfoutisme le plus complet. Pour des raisons de convivialité, lorsque nous quittons le pays, la plupart d’entre nous se définissent comme étant belges, ce qui simplifie le propos. Ce mot sans valise et à l’état gazeux est pratique car il est à ce point dénigré , que son infinie décimale fragilité nous rassure. Pour certains il n’existe plus et ils souhaitent se rattacher à la France. Cette splendide terre de vacances où l’on refuse des passeports à des français sans certificats de naissance sur son sol . Souffrons nous vraiment d’appartenir à un non-pays, à une région indécise en plein démantèlement industriel alors qu’elle marque des signes de relance dans différents secteurs? On comprend ceux qui voudrait édifier une image de bric et de broc avec des designers et des leaders en marketing. Mais c’est pas comme ça que ça marche. Un label, une marque c’est le nom de baptême d’un produit pas de…, d’un…, de quoi d’abord? On vous dira qu’il faut savoir se vendre et c’est bien vrai, on manque de bons vendeurs et de représentants de commerce. On produits des systèmes de freinage pour trains vendus dans le monde entiers sauf pour les nôtres. Qu’une réflexion à longue échéance et sans se presser, s’établisse sur ce qui nous relie dans ce bout de territoire, est un défi positif et légitime. Mais le terme même d’identité donne déjà des boutons, car il sous-tend vite souche d’origine et couleur de peau. Ce qui nous identifie du moins pour la majorité d’entre nous, c’est notre protection sociale, l’assurance maladie-invalidité, l’assurance chômage, la liberté de la presse, l’égalité homme-femme, le droit à l’avortement, à la fin de vie décente, la protection de l’enfance, la sécurité et la protection des personnes la non discrimination sociale, le respect des confessions religieuse, le respect de la la loi laïque et ses principes, le respect des préférences sexuelles et bien d’autres acquis. Déjà le fait d’énoncer quelques lois qui sont censées cimenter nos rapports, nous résonnent à l’esprit la parole de ceux qui journellement les mettent en cause ou les instrumentalisent pour mieux les détourner. La cause première qui identifie c’est le travail. Sans un rôle social si petit soit-il, nous sommes coupés de la société et susceptibles de dériver dans la marginalité. On ne construit pas une identité commune avec des slogans, elle se construit ensemble, pas à pas, dans l’adversité, en affirmant ce qui nous différencie des pays extérieurs qui eux ont l’illusion d’être définis. C’est la raison pour laquelle on veut nous suggérer de nous calquer sur cela plus proche et c’est bien naturel. Seuls les artistes et les entrepreneurs savent que pour être identifiés il doivent émigrer au moins momentanément. Le complexe d’infériorité wallon est tel qu’il ne peut accepter que l’un d’eux émerge et réussisse.
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