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Quelque chose en nous…

12 years ago
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QUELQUE CHOSE EN NOUS…

de Tennessee

 

Le débat sur l’identité porte en soi quelque chose de pathétique. D’abord de par son hypocrisie, car il ne concerne que l’islam, et ensuite parce qu’il feint de nous faire croire que pour la majeure partie des autres religions, le problème est réglé.

Pourtant au fil des conversations de comptoir, l’idée même de l’identité a de multiples significations. Elles va de la plus extrême gravité à la plus burlesque. En caricaturant, ceux dits de souche seraient censés être les seuls défenseurs légitimes du terroir, ceux venus d’ailleurs seraient portés par une double nationalité équivoque réelle ou carrément imaginaire.  C’est dans ce dédale  que se perdent  les douloureux  débats sur la démocratie, la laïcité et l’intégration .

Mais  écartons nous des pénibles combats de plateaux télés  pour nous attarder sur les préoccupations identitaires des fans de Johnny Hallyday. Le pèlerinage à Los Angeles lors de la sortie du coma de la star (ou de sa résurrection c’est selon)  révèle un  symptôme dont on a que trop peu parlé à l’époque . Cette France des français, de Lille à Roubaix en passant par Lourdes et Perpignan, possède un antidote insoupçonné face aux communautarismes et aux nationalismes de tous poils. Ce vaccin magique dénommé Johnny rallie non seulement tous les suffrages mais reflète en filigrane l’identité d’emprunt, mais combien réelle, de la France et de la partie francophone de la Belgique. La terre d’identification de l’allumeur de feu (désolé pour les bérets-baguettes),  n’est ni belge, ni française, ni suisse. Elle est tout simplement depuis le début, l’Amérique avec un grand A, y compris son cinéma.

Depuis des décennies, les français se la transmettent  avec une fidélité imperturbable  et une  inépuisable nostalgie pleurnicharde. Depuis Line Renaud, Jo Dassin, Gainsbourg, Patrick Juvet, Sardou, Claude François, Véronique Sanson, Polnareff, Bashung, Nougaro, Arno, Eddy Mitchel, Sylvie Vartan, Michel Berger, France Gall, Jean Jacques Goldman, Dick Rivers, Axelle Red, en passant parChristophe Willem et Julien Doré, tous et toutes l’ont célébrée, imitée et désirée au cours de leur carrière sur la trop étroite terre de France.

Leur vraie terre de prédilection se situe quelque part entre la route 66 et Monument Valley et pas dans les vignes du Lubéron et sur les falaises de Bretagne. Johnny en est le plus digne représentant à bien des égards et ce n’est pas un hasard si c’est Aznavour qui va guider les rois mages frenchies vers Los Angeles. Il est le seul de la bande à être connu là bas. Mis à part Yves Montand, lui qui avait même réussit à séduire Marilyn.

Cette dépendance culturelle leur colle si bien à la peau qu’on la retrouve naïvement dans leurs attributs vestimentaires et leur gestuelle de scène. Leurs fans ne s’y sont pas trompé, ils arborent les mêmes clichés, les mêmes tatouages et percings ringards, les mêmes jeans chemises et motos. L’Elvis français, notre idole des vieux jeunes, est donc le plus pur produit succédané de province européenne, que l’Amérique profonde découvre aujourd’hui avec  une curiosité d’anthropologue. Si Sarkozy ne rêve que de Kennedy,  le reste du monde s’identifie au fantôme de Michael Jackson et au charisme de Barack Obama. N’est ce pas alors  à cet endroit que la fracture invisible se manifeste le plus ? Que ce fameux choc des civilisations sépare le monde en deux? Les rockeurs et les autres? Une appropriation de fringues de look et de musique? Mimétisme, suivisme et jalousie de masse? Un fameux filon à creuser pour les sociologues.

A l’ombre des fantômes des twins towers, la terre promise de la gloire n’a pas fini de faire rêver les provinces du monde en mal d’identification rétro. L’Europe, la Russie,  l’Asie, le Japon, et le reste de la planète sont des villages peuplés d’imitateurs du rêve américain. Les seuls capables de tenir tête à cette identification par défaut, sont l’Angleterre et l’Irlande. Pas étonnant, ce sont les cellules souches. Quand à nous, qu’on le veuille ou non, même si on est viscéralement contre, on a tous en nous quelque chose de Tennessee, avec des variantes secondaires affectives louches que l’on voudrait faire passer pour des identités nationales ou religieuses. Le pire c’est que personne ne s’en rend compte. Quant à Jojo, à Memphis plutôt qu’au Père Lachaise, mais le plus tard possible, question d’image.

J.Charlier

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