TOUT SE COMPLIQUE.
A force de vouloir nous simplifier la vie, les objets et les évènements, nous encombrent plus qu’autre chose. Ils polluent constamment nos trop rares moments de méditation et de solitude. On est sans arrêt interrompu par des sonneries de téléphone, des embouteillages imprévus, des grèves sauvages inattendues, des pannes d’ordi et de plomberie durant le W.E… Quoique vous fassiez, dès que votre carte bancaire a disparu et que vous ne retrouvez plus vos lunettes, avouez que la vie s’arrête. Votre cerveau est sur pause et vous n’avez même plus la force de réagir. Vous vous sentez abandonné, à la merci du moindre interlocuteur que vous trouvez au hasard sur le net, ou chez une vague connaissance de vos amis, qui peut intervenir et vous soutenir moralement. A la moindre peccadille qui fait irruption dans votre chienne de vie. Que ce soit un bouchon dans l’égout, ou une panne de chauffage en plein hiver, vous êtes prêt à vendre votre corps pour être tirer d’affaire. Quand vous découvrez que votre chat a vomi sur la moquette et qu’on a fracturé la porte avant gauche de votre nouvelle voiture ! Etes vous prêt à parler sereinement du dernier Comte-Spomville sur le bonheur ? Ou des problèmes dus au réchauffement de la planète ? En fait, personne n’ose l’avouer, mais le progrès ne résout rien dans notre quotidien. Les petits chalets et bon nombre de préemballés, nous cassent les nerfs, avant que nous découvrions le truc pour les ouvrir. Les conditionnements de faux lait qu’on vous sert au bistrot, éclaboussent des millions de gens par jour, et tout le monde s’en fout. On n’utilise que le quart du dixième des possibilités de nos machines à laver, de nos sapeurs télé, de nos portables, de nos GPS et de nos micro ondes à programmes intégrés, mais il nous faut des heures, pour piger le contenu des modes d’emploi, volontairement illisibles, On ne comptabilise pas les divorces et les voies de faits produits par les montages ratés des cuisines IKEA. On ne vérifie pas assez les notes d’eau, de gaz et d’électricité qui puent l’arnaque. Le comble est atteint quand vous regardez autour de vous. Là, chez les autres, où tout est si facile et normal. Les gosses travaillent bien à l’école, les vacances ne posent pas de problème, on s’empiffre sans prendre un gramme et on n’est jamais malade. Pas un seul vertige existentiel, et on s’arrête de fumer sans en faire un plat. En gros, chez les autres, c’est la joie de vivre, et vous êtes nul et malheureux de votre faute. Alors qu’attendez vous pour être comme ceux qui achètent tout à moitié prix ? Osez un barbecue familial ! Organiser un pont en Sardaigne, avec vos copains de bureau ! Vous inscrire à un club de pêche ! A une rando dans l’Himalaya. Ne perdez plus votre temps, il ne vous en reste guère. Si vous trouvez que la vie est compliquée, Pourquoi diable, passer dix minutes dans votre superette, à choisir un papier toilette ? Allons ! Un bon mouvement, tout ne va pas si mal. Ce n’est pas parce que vous avez oublié votre clé sur la porte blindée de votre appartement, que la terre doit s’arrêter de tourner. Il suffit de louer un compresseur et un marteau pic et démolir calmement le mur, sans vous énerver. En une heure, le tour est joué, vous êtes chez vous, et vous pouvez enfin couper la sirène d’alarme. Regardez vos voisins, ils sont tellement plus zen ! La moindre contrariété, vous en faites une montagne !
Excusez moi, je vous laisse, on sonne à la porte Jacques charlier 2007.
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