Tout comme les russes à Ca’Rezzonico, les ukrainiens au Papadopoli et les monégasques à la caserne militaire, les marocains se disputent le grand prix de l’incroyable mais vrai. A leur décharge, ce n’est ni au Commissaire, ni au Directeur artistique, ni aux artistes à porter le chapeau de l’hilarité que procure la visite de leur pavillon. C’est à dire une église située sur la croisette vénitienne, qui bénéficie d’une visibilité unique au vu de la foule la longeant aux heures de pointe.
Ce qu’on y expose est tout simplement effarant. Mais le plus révoltant est moins le fait que les œuvres soient ce qu’elles sont, que la décision de les avoir accueillis là. Le montage général est complètement écrasé culturellement par l’architecture intérieure de l’église et son contenu artistique , c’est bien là le scandale.
Les installateurs ont même tenté de s’adapter à l’édifice à certains endroits, ce qui ajoute au ridicule profond de la situation. Ces braves ont mis tout leur cœur et leur énergie dans un embrassement qui dépasse les frontières et qui est l’expression d’un respect mutuel et d’une aspiration partagée vers une dimension où l’aspect rationnel et l’aspect émotif, spirituel, puisse se rejoindre (sic), peut on lire sur un document distribué à l’entrée.
Voilà comment les têtes pensantes de la Biennale rifanno il mondo au café du coin, en annexant peu à peu les territoires sacrés. Dans deux ans on découvrira peut être un nouveau pavillon à la Salute car l’espace s’y prête.
Voilà comment les responsables politiques vénitiens laissent pervertir et enlaidir un édifice historique sans le moindre remord patrimonial.
Ce sont sans doute les mêmes hypocrites qui craignaient heurter le sens de la pudeur de leurs concitoyens, en permettant l’affichage des inoffensives caricatures de 100 sexes d’artistes …
[video:http://www.jacquescharlier.be/wp-content/uploads/videos/marocain_10_07_09.mp4 http://www.jacquescharlier.be/wp-content/uploads/videos/marocain_10_07_09_1.jpg 400 337]Église Santa Maria della Pietà, Riva degli Schiavoni. A deux pas du Pont des Soupirs joliment décoré par la marque Sisley. A voir pour y croire.
Reportage: Jacques Charlier
1 comment
efferlecebe
Incroyable, je n’arrive pas à y croire….et ils se disent commissaires, et voici le lieu du crime !